Le château de Grignan en vidéo
Découvrez le château de Grignan, ses intérieurs meublés et décorés, les dates clés de son histoire ainsi que le cadre majestueux des Fêtes nocturnes, festival de théâtre proposé chaque été dans la cour d'honneur.
Découvrez le château de Grignan, ses intérieurs meublés et décorés, les dates clés de son histoire ainsi que le cadre majestueux des Fêtes nocturnes, festival de théâtre proposé chaque été dans la cour d'honneur.
L’Histoire d’Ariane
Tenture composée de huit tapisseries en laine et soie
Aubusson, fin du 17e siècle
« Le château de Grignan conserve une tenture de l’Histoire d’Ariane. Composée de huit tapisseries, elle a été tissée à Aubusson à la fin du 17e siècle. Art monumental par excellence, la tapisserie demeure, à cette époque, l’un des principaux décors des intérieurs nobles. Elle participe à la solennité d’un lieu tout en isolant efficacement du froid. Un inventaire de 1668 en dénombre 135 au château de Grignan.
Le sujet de l’Histoire d’Ariane est emprunté à un roman écrit par Jean Desmaret (1595-1676). Elle relate les aventures d’une jeune Sicilienne, Ariane, et de ses trois compagnons (Palamède, frère d'Ariane, Mélinte, amant d'Ariane et sa servante Épicharis) au temps de l’empereur Néron. Sillonnant le bassin méditerranéen, les jeunes gens affrontent de terribles et extravagantes épreuves. Si les scènes principales sont tirés de gravures d’Abraham Bosse (1604-1676), le paysage s’inspire de la nature aubussonnaise. Ces décors bucoliques soulignent le charme naïf des personnages. C’est cette esthétique à la poésie fraîche et simple que j’apprécie dans les tapisseries d’Aubusson de cette époque. »
Pierre Guiral, médiateur du patrimoine
Le château de Grignan, labellisé Musée de France en 2002, est un lieu unique dans la Drôme grâce à la qualité de ses collections et de ses décors. Œuvres et objets d’art garnissent les appartements et les salles de réception des trois niveaux de la grande demeure. Les ensembles décoratifs variés sont à l’image d’un lieu enrichi par l’apport des familles qui s’y sont succédées.
Peintures et objets d’art décoratifs du 16e au 20e siècle, de production française et italienne, constituent l’essentiel des collections. Les recherches récentes des historiens de l’art et des restaurateurs du patrimoine ont considérablement enrichi la connaissance de ces pièces. Elles redonnent le sens des contextes artistiques de leurs commandes et de leurs productions, tout en mettant en lumière l’originalité et la qualité de chacun des objets. Variations de matériaux et de formes, détails d’ornement, finesse de l’exécution, sources d’inspiration sont autant d’éléments qui ravissent l’œil averti ou néophyte. Originaux et copies anciennes se conjuguent ici. Dans ce décor reconstitué d’après les inventaires des 16e, 17e et 18e siècles du château, le visiteur déambule au gré des couleurs, des images et des effets de matière. Lits, sièges, lustres, tapisseries, peintures, estampes, céramiques, cartels et autres éléments évoquent à l’intérieur ce que l’architecture reflète à l’extérieur : le goût du faste et l’élégance d’un art de vivre dans une bâtisse hors du commun.
Présentation de quatre salles emblématiques qui évoquent les intérieurs meublés et décorés du château.
Placée au centre de l'aile Renaissance du château, cette grande salle, appelée antichambre, est commune à deux appartements nobles disposés de part et d'autre. Elle combine les fonctions de salle d'attente et d'espace de réception. Aujourd’hui, elle présente un décor de lambris datant des années 1820 dont les motifs antiquisants associés aux teintes claires et dorées sont emblématiques de la période néoclassique. Conçues pour un hôtel particulier de la ville de Crest, ces boiseries ont intégré les collections du château en 1983 afin d'en assurer leur préservation.
Avec ses murs épais du 12e siècle et son vaste volume, cette pièce se situe dans l'enceinte du donjon médiéval. Ancienne chambre seigneuriale, elle est percée de portes au Moyen Âge et à la Renaissance afin de la relier à de nouveaux bâtiments. À la fin du 17e siècle, elle devient la chambre de la nouvelle comtesse de Grignan, Françoise-Marguerite de Sévigné, dite Madame. Celle-ci l'habille d'une étoffe sobre et luxueuse alors en vogue dans les intérieurs parisiens, ainsi que le montre un inventaire de 1672 réalisé un an après son arrivée. Son aménagement actuel s'inspire directement de cette période.
Construite au 13e siècle, cette « grand'salle » était la pièce principale du logis seigneurial, lieu de la vie publique du baron. Agrandie au 15e siècle, elle arborait alors une cheminée monumentale aux armes des Adhémar. Au 18e siècle, elle est désignée comme la salle du roy car elle présentait un portrait de Louis XV. Laissée à l'abandon à partir de la Révolution française, elle se dégrade progressivement. La cheminée est démantelée et vendue dans les années 1900. Réaménagée en 1918, la salle reçoit un décor luxueux et éclectique, reflet de son prestige d'antan, dont le point d'orgue est la cheminée néo-Renaissance.
Bâtie à la fin du 15e siècle, la galerie est intégrée à l'appartement de Gaucher Adhémar de Monteil, baron de Grignan. Directement accessible de l'escalier droit, cette vaste salle « plus longue que large » est un espace fonctionnel qui distribuait deux chambres nobles aujourd’hui disparues. Pièce emblématique de la Renaissance française, elle se transforme à l'occasion en pièce de réception. Son décor actuel comprenant cheminées armoriées, boiseries en noyer, étoffe brochée (brocatelle) et bras de lumière en fer forgé s'inspire du 16e siècle. Désormais lieu de visite et de manifestations artistiques et culturelles, la galerie retrouve sa double fonction de déambulation et de réception.
Ils offrent des lectures de la riche histoire du château à travers des maquettes, écrans tactiles, photographies anciennes, œuvres et objets d'art.
Trois maquettes et une sélection d'œuvres d'art emblématiques illustrent les étapes successives de la construction du château, de la forteresse médiévale au château reconstitué. Dessins, gravures, peintures ou marqueterie dévoilent des points de vue inédits, des formes et des perspectives originales et nous renseignent sur les différents états de construction ou de destruction du château à travers les époques.
Trois sujets sont traités à partir d'écrans tactiles, d'œuvres d'art et d'ouvrages de la marquise : "La destinée d'une femme de lettres", "Conversation en absence" avec notamment sa correspondance avec sa fille, "Construction d'une légende". On y découvre la place de cette femme d'esprit du Grand Siècle, et son rôle dans la sauvegarde du château de Grignan.
Propriétaire du château de Grignan de 1912 à 1937, Marie Fontaine a joué un rôle de premier ordre dans l'histoire et la conservation du site en reconstruisant l'édifice, partiellement détruit à la Révolution, dans l'esprit d’une élégante demeure et avec un souci d'historicité. La restitution de son appartement privé, de sa chambre et de son salon, éclaire sa personnalité, ses goûts stylistiques et ceux de la haute bourgeoisie de l'époque. Dans son ancienne salle de bain, à la lumière d'archives, de photographies et d'objets, sont retracées la biographie et la démarche de cette femme audacieuse.