Escale à Grignan
Secret de Musée a fait étape à Grignan, le temps de s'imprégner de l'histoire de la Marquise et du délicieux parfum des lavandes.
Secret de Musée a fait étape à Grignan, le temps de s'imprégner de l'histoire de la Marquise et du délicieux parfum des lavandes.
Marie de Rabutin-Chantal est née le 5 février 1626 place Royale dans le Marais à Paris. Orpheline à 7 ans, elle est élevée par son oncle, Philippe II de Coulanges. Elle reçoit une éducation libre et moderne, lit des auteurs contemporains et se forme l’esprit en pratiquant la conversation. A dix-huit ans, Marie de Rabutin épouse Henri de Sévigné, issu d’une grande famille de Bretagne. De ce mariage naissent deux enfants, Françoise-Marguerite et Charles. Son mari meurt lors d’un duel en 1651. Madame de Sévigné s’installe à Paris et participe à la vie mondaine. Appréciée pour sa beauté et son esprit, elle est invitée à Versailles avec sa fille Françoise-Marguerite.
En 1669, sa fille épouse François Adhémar, comte de Grignan. Tous habitent dans le même hôtel particulier dans le Marais, jusqu’au jour où le comte, nommé lieutenant général pour le roi en Provence, quitte Paris. Chagrinée par cette séparation, Madame de Sévigné écrit le 6 février 1671 sa première lettre à sa fille, deux jours après son départ pour rejoindre son mari installé à Aix puis à Grignan.
Elle correspond avec elle deux ou trois fois par semaine. De cette déchirure va naître la célèbre et brillante correspondance de la marquise. Installée à l’hôtel Carnavalet à Paris à partir de 1677, elle voyage régulièrement pour retrouver ses terres, sa famille ou ses amis. Elle séjourne en Bretagne au château des Rochers, à Livry dans l’abbaye de son oncle l’abbé de Coulanges, en Bourgogne au château de Bourbilly et en Provence pour retrouver sa fille. Madame de Sévigné fait trois séjours au château de Grignan, d’une durée totale de quatre années : le premier entre juillet 1672 et octobre 1673 ; le second entre octobre 1690 et décembre 1691 ; le troisième entre mai 1694 et avril 1696. Elle partage la vie familiale et sociale des Grignan et découvre la Provence. Elle meurt le 17 avril 1696 au château de Grignan ; elle est inhumée dans le caveau des Adhémar de la collégiale Saint-Sauveur. Françoise-Marguerite aura trois enfants dont Pauline, future marquise de Simiane qui jouera un rôle important dans la diffusion de la correspondance de sa grand-mère.
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Du simple badinage aux profondes réflexions, la correspondance de Madame de Sévigné apparaît comme la chronique d’une famille et d’une société au 17e siècle. Elle fera d’elle une des plus célèbres épistolières de la littérature française. Jamais publiées de son vivant, ses premières lettres sont découvertes après sa mort dans les Mémoires et Lettres de son cousin Roger de Bussy-Rabutin. Elles seront ensuite éditées sans autorisation de la famille, puis en 1734 par un éditeur aixois avec l’accord de sa petite-fille, Pauline de Simiane. Grâce à la diffusion de ses lettres, Madame de Sévigné est reconnue dès le 18e siècle comme un grand auteur, d’abord en France puis en Angleterre. Ecrivains, artistes, érudits se passionnent pour son œuvre littéraire et voyagent à la recherche de ses traces. Grignan les attire comme lieu de mémoire : le château, la collégiale, la grotte de Rochecourbière… Même en ruine, le château séduit les voyageurs, curieux de « nobles souvenirs » et de patrimoine. Bien que Madame de Sévigné n’ait effectué que trois séjours au château, elle marque profondément ce lieu de sa présence. C’est grâce à elle que les différents propriétaires se lanceront dans la restauration de l’édifice. L'esprit et la mémoire de la marquise de Sévigné demeurent à tout jamais attachés au lieu.