Whirlwindsong
Cécile le Talec explore des espaces intermédiaires, le visible et l’invisible, le sonore et son silence, le mouvement et la disparition du geste. Depuis 2004, elle mène une recherche sur les langues sifflées, langues miroirs utilisées par quelques communautés dans le monde. Ses explorations l’ont conduite en Espagne (Iles Canaries/La Goméra), au Mexique (État de Oaxaca) et en Chine (Province de Guizhou).
Par ses rencontres avec des linguistes, des phonéticiens, des musiciens et des compositeurs, cette œuvre se nourrit du langage sifflé et construit des récits où le matériau mélodique est la matrice d'un ensemble de vidéos, sculptures, photographies, dessins, pièces sonores. De ces traversées polymorphes aux confins de la langue, du chant et du paysage émane une dimension de laboratoire où les œuvres naissent dans les expériences entre le plastique et le mélodique.
Au château des Adhémar, l'exposition Whirlwindsong s'inscrit à la suite de ses précédentes explorations sonores et privilégie une approche musicale du territoire. Son dispositif s'articule autour de 3 grands projets réalisés au Japon (septembre 2015) et en France, notamment dans le cadre d'une résidence estivale à Moly-Sabata en Isère.
Complémentaires, une installation, un film et une composition musicale questionnent les formes de territoires générés par les langues, les géographies et la musique, tout en entrant dans la sphère de la technicité numérique. Les installations inédites, principalement pensées in situ, joueront avec l'architecture du lieu.
Le premier projet est un film vidéo enregistré et réalisé à Naruto au Japon, à l’été 2015. Il prend la forme dʼune vidéo/partition. Lʼeau étant un matériau que Cécile le Talec utilise depuis plusieurs années dans ses sculptures ; présentement, elle va filmer les turbulences marines d’un lieu singulier du Japon.
Pour le second projet, elle présente une installation sonore qui sera réalisée et mise en oeuvre en France, en août et septembre 2015, dans le cadre de sa résidence de création / production à la Fondation Albert Gleizes / Moly-Sabata à Sablons en Isère. Cette installation se présente sous la forme dʼun « plancher chantant » et dʼune toile suspendue en mouvement (dispositif sonore et numérique). Les fichiers sons auront été enregistrés sur le site de Naruto au Japon. Le plancher sʼinspire du « parquet rossignol » du Palais de Nijo de Kyoto. La toile monumentale suspendue et en mouvement sera réalisée selon la technique du Suminagashi (encres flottantes).
Quant au troisième, il prend la forme d’un concert/performance, d’une œuvre musicale électro-acoustique composée par Haruyuki Suzuki à partir du film partition et des enregistrements sonores de Naruto. Cette composition sera interprétée par plusieurs musiciens dans lʼinstallation.